Lorsque que les deux fondatrices du bureau de design matières Hors-Studio, ÉLODIE MICHAUD & REBECCA FEZARD, entament un dialogue vertueux avec Catherine Lenoble, instigatrice de projets au sein de La Fabrique d’Usages Numériques, fablab basé à Tours, une perspective nouvelle se dessine.
Celle d’un outil, qui unirait deux mondes : celui de l’entreprise – désormais plongé dans le paradigme du développement durable, de la gestion de ses déchets et rebuts – avec le monde créatif, celui qui travaille la matière, et en explore les nouvelles plasticités.
Ainsi émerge PRECIOUS KITCHEN, la première plate-forme open source dédiée à la valorisation de ressources locales en vue d’usages nouveaux en région Centre Val de Loire. Le portail en ligne permet de référencer les ressources disponibles sur le territoire, ainsi que des tutoriels de recettes à faire soi-même, alors que sa version offline s’exprime sous la forme d’ateliers et de masterclasses : PRECIOUS KITCHEN y établit des temps de recherche et de création pour tester des matériaux, partager et transmettre les nouvelles techniques générées.

  EXPÉRIMENTATIONS ET RECHERCHES

Le collectif PRECIOUS KITCHEN a orienté sa recherche, pour la BOURSE AGORA, sur l’extraction et l’utilisation de liants naturels afin de pouvoir proposer une alternative aux colles synthétiques.

En se spécialisant sur les biomatériaux, l’enjeu est d’apporter des solutions pour agglomérer les déchets de différentes filières de fabrication pour proposer de nouveaux matériaux, à base de colles naturelles et totalement biodégradables. La promesse de cette recherche en cours, mêlant arts, sciences, artisanat et industrie est de pouvoir utiliser n’importe quelle ressource locale de déchet et notamment agglomérée en pâte puis imprimée à l’aide de bras robotiques extrudeurs 3D. La première action du projet a été de faire un état des lieux des liants naturels (origine animale ou végétale) notamment dans les rebut des filières agroalimentaires afin d’analyser leur performance mécanique pour orienter leurs usages.

Le deuxième axe de travail consiste à croiser ces liants avec des rebuts industriels afin de créer une matériauthèque de bio-matériaux composites. En utilisant des modes de productions différents, tels que le moulage, l’impression 3D et la compression à chaud, elles ont pu réaliser des expérimentations leur permettant de valider des premières recherches et des expérimentations en collaboration avec des acteurs importants.

  Les autres lauréat·E·S deS BourseS Agora du Design